Peur sur la ville

Tribune parue dans le Grigny Mag d’octobre 2021

Nous nous sommes habitués à être filmés dans la rue, les bus, les gares et les magasins. Sourions, nous sommes filmés !

Mais comme nous sommes habitués à être masqués dans la rue, les bus, les gares et les magasins : qui sourit sous son masque ?

Nous nous sommes habitués à croiser des militaires armés comme des commandos, dans la rue, les gares… les centres commerciaux, puis désormais lors des manifestations, devant les écoles.

Petit à petit, nous sommes entrés dans une société ou notre liberté de circuler, de nous exprimer est restreinte. Dans notre société aujourd’hui nos déplacements, nos jeux, nos lectures, nos messages sont surveillés et enregistrés, avec notre consentement, sur nos ordinateurs et nos smartphones.

Qu’en est-il à Grigny ?

La police municipale s’arme et augmente en nombre, les caméras de surveillance se multiplient. Fonctionnent-elles ? Sont-elles visionnées ? Apparemment non. Elles sont là pour participer à cette ambiance de surveillance généralisée.

Car plus vous mettez de caméras, plus vous augmentez le sentiment qu’il faut nous protéger. Pourtant il n’y a pas d’insécurité à Grigny. Des incivilités : oui ! Des personnes qui se croient tout permis et qui agissent comme s’ils étaient seuls au monde : oui ! Est-ce réservé à un seul quartier pointé du doigt ? Non : l’égoïsme et le repli sur soi sont partout, alimentés par la peur et la méconnaissance de nos voisins. Les caméras n’y changeront rien.

M. le Maire et son équipe municipale, tout comme la droite extrême, nous font croire que la sécurité est le principal sujet de préoccupation des grignerot·es. Et pendant ce temps, qui se soucie de notre qualité de vie, de l’air que l’on respire ? Qu’en est-il des médecins que nous attendons depuis 7 ans ? Du soutien à l’installation des commerces de proximité ? Au-delà des belles paroles, des beaux posts sur facebook et des discours ennuyeux : quelle prise en compte à Grigny de l’urgence écologique ? Qu’en est-il de notre avenir ?

Ne nous habituons pas à cette ambiance de « peur sur la ville » imaginaire et ce fatalisme qui pourrait nous décourager devant l’ampleur de la tâche. L’espoir est dans l’écologie, l’avenir dans la solidarité.